Voila le prologue de Unreal Reality
Genèse :
« Encore une belle journée qui s’annonce »
Telle fut la première pensée de Socrate en ce treize décembre 2015. Le jeune adolescent sortit de son lit, enfila ses vêtements, puis sortit de sa chambre. C’était un préadolescent grand, bien bâti, avec une joie de vivre tellement prononcée qu’on pouvait la sentir à travers un sourire radieux qui illuminait son visage qui comprenait deux yeux marrons perçants, une chevelure noire épaisse sans être particulièrement longue et un cicatrice prononcée et verticale entre son sourcil droit et son oreille, traversant la tempe jusqu'au dessous de l’œil. Avec ses vêtements passe-partout, composés d’un Jean bleu foncé, un gilet noir ouvert qui laissait apercevoir une chemise blanche griffée de noir à certains endroits, il donnait l’impression de vouloir pourfendre les montagnes. Arrivé dans la cuisine, il regarda par la fenêtre. Les immeubles, ainsi que le sol étaient recouvert d’une épaisse couche de neige. Socrate prit son chocolat chaud et le but lentement.
« Voila une semaine qu’il neige sans interruption, c’est Yuki qui va être contente. »
Yuki, c’était sa petite amie. Elle habitait l’immeuble en face de celui de Socrate. C’était une jeune fille mignonne aux cheveux étincelants, avec des yeux aux reflets violets. Les deux choses qu’elle aimait le plus au monde étaient la neige et Socrate. Ils s’étaient rencontrés lors d’un cours de perfectionnement à la langue japonaise. Yuki avait d’énormes difficultés linguistiques et Socrate s’était fraîchement installé au Japon car son père, un émigré politique avait fui la France suite à une élection qui l’aurait privé de toutes ses libertés. Depuis, ils étudient tout deux ensemble et ont tout deux maîtrisé les langues japonaise et française, que Socrate a fait apprendre à Yuki qui considérait que c’était une langue pleine de poésie.
Socrate était un élève très intelligent qui excellait partout, en particulier en langues. Il maîtrisait notamment le français, sa langue natale, mais aussi le japonais, l’anglais et le russe, que son père lui avait fait apprendre car il redoutait une nouvelle guerre froide. En plus d’être naturellement excellent partout, il se permettait de ne suivre les cours que très superficiellement, ce qui avait le don d’énerver tout ses camarades. Néanmoins, il avait beaucoup d’amis dans son entourage, et savait se faire apprécier de n’importe qui.
Ayant terminé son petit-déjeuner, Socrate pris ses affaires, enfila ses chaussures et sortit de chez lui. D’habitude Yuki l’attendait toujours en bas de chez lui, mais aujourd’hui, elle n’était pas la. Socrate se dit qu’elle devait être malade, et partit tout seul sans plus attendre. Il fut à peine arrivé au bout de la première rue qu’un cri se fit entendre. Socrate se retourna, il s’agissait de Yuki qui dévalait le long de la rue en lui hurlant : « attends-moi, attends-moi !! » Lorsque les deux furent réunis, il s’embrassèrent à la manière des films américains puis continuèrent leur route vers le chemin du savoir. Elle lui expliqua que son père avait attrapé la grippe et qu’elle avait du rester à son chevet, justifiant ainsi son retard. Et fut toute excusée. Ils marchèrent main dans la main durant une demi-heure à travers les différents quartiers de la ville qui émergeait lentement de la nuit passée. Yuki était heureuse et Socrate le sentait car il savait qu’elle se trouvait en présence de ce qu’elle aime par-dessus tout, et le simple fait qu’elle soit heureuse le rendait heureux lui aussi. Elle ne s’inquiétait pas pour son père, qui se trouvait entre de bonnes mains : celle de sa mère, qui était scientifique mais qui savait se débrouiller avec une trousse de pharmacie.
Arrivés au collège, ce fut le temps de la séparation. Socrate était le petit mouton noir de l’établissement, car il ne portait pas d’uniforme. Il en était exempt pour mieux s’adapter au modèle d’étude japonais la première année – ou peut-être était-ce parce que son père l’avait insisté au plus haut point chez le directeur – toujours est-il qu’il n’avait pas porter ce qu’il considère comme un frein exemplaire à la diversité et à l’originalité. Les cours et la journée en général se déroulèrent tel qu’il l’avait prévu : il admirait la neige au lieu de suivre les cours, ce qui ne plaisait pas aux différents professeurs. Socrate se demandait pourquoi le niveau de la neige ne montait jamais alors qu’il neigeait à gros flocons depuis une semaine. Il réfléchit à cette question la journée entière, puis se résigna à abandonner la question.
A la fin de la journée, les amoureux se retrouvèrent avec autant de passion qu’au petit matin. Ils se reprirent la main et firent le chemin de l’étude en sens inverse. A mi-chemin, Socrate entama la conversation.
« Dis moi, Yuki, je n’arrive pas à comprendre pourquoi la neige ne nous a pas encore enseveli alors qu’il neige depuis une semaine »
Yuki parût soucieuse, voire gênée, puis sourit et dit :
« Je ne sais pas vraiment mais ça m’arrange ! »
Fin de la discussion, qui fut plus courte que Socrate ne l’aurait cru. Ils ne tardèrent pas à arriver devant leurs appartements respectifs. Le jeune homme raccompagna Yuki devant sa porte, ils s’embrassèrent puis elle entra et ferma la porte. Il n’avait pas eu le temps de descendre les escaliers qu’un grand cri résonna dans la cage. Socrate remonta à toute vitesse, entra par la porte qui n’était pas fermée à clé. Il se précipita vers la chambre du fond d’où venaient les cris. Il découvrit Yuki accroupie dans la pièce, en larmes, devant les corps de ses deux parents, morts de deux balles de gros calibre droit dans le cœur. La jeune fille ne pouvait plus contenir ses larmes qui traduisaient une peine immense mêlée à une rage sans précédent. Elle n’arrivait plus à bouger. Aussi Socrate décida d’appeler les secours, même s’il était déjà trop tard. Il se précipita vers le téléphone qui se trouvait à proximité de la porte d’entrée. La neige avait triplé d’intensité. A peine avait-il composé le numéro des urgences que deux coups de feu furent tirés dans la chambre ou les parents décédés se trouvaient déjà. Le téléphone fut raccroché aussitôt, le jeune homme désespéré courut vers la chambre à toute allure. Pourvu que Yuki ne se soit pas suicidée, accablée par le chagrin. En entrant dans la chambre, ce fut l’horreur : le corps de sa petite amie gisait lui aussi, avec deux balles dans le cœur, à l’instar de ses parents. Ce fut au tour de Socrate de fondre en larmes, les premiers curieux firent leur apparition à ce moment là, regardant avec horreur la scène macabre d’un enfant en pleurs devant trois cadavres maculés de sang. La fenêtre de la chambre était grande ouverte, et laissait apercevoir un ciel duquel la neige ne tombait plus.
Socrate en était sur et certain, Yuki et ses parents avait été assassinés par un fou furieux. Aussi eut-il en tête de se venger, afin d’avoir la conscience enfin en paix. Les semaines qui suivirent le tourmentèrent au plus haut point. Il ne dormait plus, mangeait peu, n’allait plus au collège, ne parlait plus a personne. Il réfléchissait à un moyen de se venger sans avoir à finir sa vie derrière des barreaux froid et ignobles qui n’arrangeraient rien à la situation. Au bout d’un mois de réflexion, il avait trouvé la solution. Il alla aussitôt postuler pour entrer à la fois dans la police scientifique et dans les services secrets. Il était persuadé qu’avec ses capacités, il pouvait y entrer sans aucune difficulté, puis il trouverait l’assassin, le tuerait et plaiderait la légitime défense, pour ne subir aucune conséquence autre que de petites remontrances. Ainsi serait-il vengé et pourra reposer en paix le jour du jugement dernier.
Le jour suivant, il commença sa quête vers l’entrée des services secrets. Il fut admis, à la surprise générale en très peu de temps et devint le plus jeune admis de l’histoire. Malheureusement, étant inexpérimenté, on refusa de lui confier le dossier du meurtre de Yuki et de ses parents, qui fut classé quelques mois plus tard, fautes de preuves. Socrate pouvait à présent se faire une idée plus précise de l’assassin. Ce n’était pas un fou furieux tel qu’il l’avait pensé à l’époque, mais un professionnel, un tueur expérimenté, sûrement un tueur à gages travaillant pour la mafia ou un quelconque cartel.
« Ce type, je le coincerais et je le mettrais hors d’état de nuire, je le jure ! » scanda haut et fort Socrate pour que tout le monde puisse l’entendre.