Combat / Arène
1 à 4 joueurs
1998. Jamais sortis sur aucune console / Uniquement en pirate ou via émulateur
Paradox Development / Virgin Interactive Depuis la sortie de la Playstation et l'avènement des jeux 3D, les portes de la liberté de création se sont ouvertes en grand pour des développeurs en manque de sensationnel. Ce qui aujourd'hui est devenu une banalité en fut tout autre à une époque. Je parle des jeux sanglant en règle général.
1998. Les plus jeunes ne s'en souviendront certainement pas, ou n'ont pas connu, mais les plus de 20ans doivent s'en rappeler : la sortie du tout premier GTA. Vous vous rappelez tout le tapage médiatique que ça avait provoqué ? Des ventes interdites ou alors "sous le manteau" ? Des copies piratées pour PSX trafiquées ? Et du fameux retrait du jeu en magasin au bout d'une semaine à peine ? Pour ma part, je fut l'un des chanceux à avoir acheter ce jeu le jour de sa sortie, profitant de l'ignorance d'un vendeur âgé qui n'avait pas compris que le "interdit à la vente aux mineurs" ce n'était pas pour faire joli (j'avais 14ans à l'époque). Je ne l'ai jamais revendu, j'ai bien fait.
A l'époque tu passais pour un héros quand tu montrais un exemplaire original de GTA dans la cour de récrée !
Et Carmaggedon ? Qui se souvient de ce jeu de course où l'ont pouvait écrasé les piétons pour gagner des bonus ? Là aussi ça en avait fait du barouf !
Il faut remettre les choses dans leurs contextes. En 1998, deux des jeux les plus controversés sont sorties quasiment en même temps. Exit les aventures de Mickey, Donald, Mario et Sonic où tout est beau et gentil. Les joueurs ont grandis, ils veulent quelque chose de différent. Et c'est sur cette première vague de jeux violents et sanglants qu'aurait due sortir le jeu le plus controversé de l'histoire du jeu vidéo : Thrill Kill.
Thrill Kill... Le jeu auquel vous ne jouerez jamais. Du moins, pas sur console.
Développer par Paradox Development (connu aujourd'hui sous le nom de Midway Studios et à qui l'on doit les deux X-Men Mutant Academy) pour le compte de Virgin Interactive, il devait être la réponse à Mortal Kombat. Seulement voilà, les gars de chez Paradox ont poussé la limite un peu trop loin. Suffisamment loin pour que Virgin refuse catégoriquement de ternir sont image avec un jeu pareil, surtout, et à cause, des récentes sorties de GTA et Carmageddon et tout ce qui en a découlé comme dit plus haut.
Frustré, Paradox a tout de même finit le jeu et certains de ses membres en ont fait des copies pour les diffusées sur internet ou bien sous la forme de cd pirate.
Qu'on se le dise, bien que l'image de jaquette mise plus haut aurait due être l'artwork final, il est absolument impossible de trouver une copie de Thrill Kill en boitier PSX avec jaquette et manuel. Ou alors se sera un "fan-made".
Pourquoi tout ce cirque pour un simple jeu de combat ?
L'affaire est un peu plus complexe que pour un simple "Mortal Kombat".
L'histoire se déroule en enfer. Mais loin de la vision de Dante, cet enfer est une copie du monde actuel peuplé par des âmes damnées. Chaque personne y alors la représentation physique de son côté sombre, la vision de sa véritable nature quelle qu'elle soit, une manifestation de son esprit malade ou de son aliénation. Marukka, Déesse des Secrets, est fatiguée de sa routine ennuyeuse et décide d'organiser une sorte de tournoi entre dix de ses habitants, dix parmi les plus dérangés et les plus dangereux. La récompense pour le vainqueur : la réincarnation.
Vous incarnez un mort. Il n'est donc pas possible de vous tuer, puisque vous l'êtes déjà. Donc, à la place de la barre de vie commune au jeu de combat, vous avez un "kill meter". C'est à dire que plus vous tabasserez vos adversaires et leur ferez pisser le sang (car oui, même mort ils ont conservés leur sang), plus vous remplirez votre kill meter qui, une fois plein, vous permet de lancer une attaque suffisamment violente pour en finir avec l'un de vos adversaires.
L'expression "j'en prend un pour cogner sur l'autre" prend ici tout son sens !
A deux contre un : "tiens-le bien pendant que j'le cogne !"
Tous les combats on lieu en arène sans issues où quatre personnages s'affrontent "jusqu'à la mort". Là où sa devient sadique, c'est que le déroulement du combat est multiple. Ça peut ce faire de manière classique à un contre un puis les deux survivants s'affrontent, ou bien de manière moins conventionnel à trois contre un. Il ce peux aussi que vos trois adversaires décident de s'unir contre vous.
A trois contre un l'issue du combat est vite réglé
Jusque là rien de super choquant, du moins pas assez pour ne pas voir le jour sur console.
En fait, la raison, enfin les raisons qui ont fait que Thrill Kill soit interdit à la vente réside dans la façon que les personnages combattent et leurs "mœurs".
Il est possible d'arracher des membres à l'adversaire pour lui cogner dessus (avec cris de douleur et geyser d'hémoglobine). Certains personnages peuvent "manger" leurs adversaires ou bien leur écraser la tête avec leur main. Il est à noter que l'une des raisons de censure fut que certains combattants soient des handicapés (l'un des Boss sont des jumeaux siamois déformés reliés par le tronc, ne pouvant se déplacé que sur les mains). Le dernier point concerne un personnage de dominatrice dont la plupart des attaques spéciales sont à caractères sexuel.
Certaines attaques sont...spéciales !
Après avoir massacré tout le monde, y compris les deux Boss, vous vous retrouviez en face de Marukka, le Boss final et votre ticket pour la renaissance.
Conclusion:Scénario:14/20. L'histoire de jeu de combat n'est jamais facile à développer, mais Thrill Kill puise son originalité dans cet enfer réaliste où chaque personnage à son histoire passé. Toutefois, le scénario est assez limité car en dehors du tournoi il n'y a pas grand chose.
Graphisme:13/20. Pour 1998 ce n'était pas si mal, mais ce n'était pas non plus terrible car un an avant FF7 sortait et mettait une claque sérieuse niveau graphisme.
Maniabilité:15/20. Un avis assez mitigé car je me suis basé sur les vidéos que j'ai pus voir. Les persos ont l'air assez maniable dans l'ensemble et les coups s'enchaine sans trop de difficulté.
Bande-Son:17/20. La BO est signé par le groupe de metal indus Contagion, ça colle pas mal avec l'ambiance du jeu.
Note générale: 14/20. Thrill Kill est l'un des jeux les plus cultes en matière de controverse. Malgré son statut et le fait qu'il a l'air bien fendart (pour public averti), il reste un jeu assez répétitif dans son ensemble : on cogne, on démembre, on répète. Un bon gros défouloir en somme, mais qui à la longue risque de lassé.