Voici tout ce qu'il y a à savoir à l'heure actuelle (19 mars) sur la façon de procéder face au virus :
#Pourquoi confiner les Français chez eux ?
Le gouvernement justifie le confinement total par le manque de respect des consignes sanitaires données lors du passage au stade 3 : durant le week-end du 14 et du 15 mars, de nombreux Français se sont retrouvés dans des bars puis dans des parcs bondés, alors que les experts sanitaires préconisaient la « distanciation sociale » et le confinement à domicile pour lutter contre la propagation de l’épidémie et protéger un système hospitalier saturé. Des mesures similaires ont déjà été prises en Chine, en Italie et en Espagne, trois des principaux pays touchés par l’épidémie.
#Combien de temps durera le confinement ?
Quinze jours minimum, à partir du mardi 17 mars à midi, a annoncé le président, Emmanuel Macron. Le ministre de la santé, Olivier Véran, a justifié ce choix en expliquant qu'il avait fallu attendre entre huit et douze jours en Italie pour que de nouveaux cas cessent d'apparaître dans certaines régions.
Toutefois, selon l'évolution de la situation sanitaire, le confinement pourrait être prolongé en France. En Chine, où l'épidémie est désormais sur le reflux, Wuhan est par exemple confinée depuis plus de sept semaines.
#Combien de temps dois-je rester confiné pour être sûr de ne pas être infecté ?
Si vous n'avez aucun symptôme de la maladie à l'issue des deux semaines de confinement, cela peut signifier deux choses :
Vous n'êtes pas infecté ;
Vous avez le virus mais vous ne développerez pas les symptômes de la maladie (ceux-ci apparaissent généralement cinq jours après la contamination – mais jusqu'à quatorze jours dans certains cas).
Dans un cas comme dans l'autre, cela ne signifie pas que vous pourrez tranquillement sortir de votre confinement sans prendre aucun risque.
Si vous n'êtes pas encore infecté, vous courez encore le risque d'attraper le virus si l'épidémie est encore vivace ;
Si vous êtes un porteur asymptomatique, tant mieux pour vous, mais attention : vous restez encore potentiellement contagieux pour les autres.
C'est pourquoi le délai de confinement général de la population pourrait s'étendre au-delà des deux semaines nécessaires pour savoir si vous êtes malade.
Les territoires d'outre-mer sont-ils concernés par le confinement ?
Oui. « Partout sur le territoire français, en métropole comme outre-mer, seuls doivent demeurer les trajets nécessaires », a précisé Emmanuel Macron lors de son allocution du 16 mars. Mais il n’a pas donné de détails sur les moyens mis en œuvre dans les territoires ultramarins. En Nouvelle-Calédonie, où il n’y avait pas encore de cas, et en Polynésie, la question de la santé est de la compétence de ces territoires en raison de leur statut d’autonomie.
Puis-je aller travailler pendant le confinement ?
Des exceptions au confinement ont été prévues pour autoriser :
les déplacements vers le lieu de travail lorsqu’ils sont indispensables à l’exercice d’activités et que le télétravail est impossible
les déplacements professionnels ne pouvant être différés.
Pour justifier ces déplacements, vous devez être en possession d'un « justificatif permanent » signé par votre employeur (à télécharger à cette adresse ou à remplir sur papier libre).
Ai-je besoin d'un document pour sortir de chez moi ?
Oui. Il est désormais interdit de sortir de chez soi, sauf pour certains besoins indispensables :
Les déplacements personnels : urgences de santé, courses de première nécessité, entraide intergénérationnelle, garde d'enfants, activités physiques individuelles et satisfaction des besoins des animaux de compagnie. Pour justifier chacun de ces déplacements, vous devez être en possession d'une « attestation de déplacement dérogatoire » sur l'honneur (à télécharger à cette adresse ou à remplir sur papier libre). Il faudra bien en réaliser une pour chaque déplacement.
Les déplacements professionnels : trajets indispensables vers le lieu de travail (lorsque le télétravail est impossible) et tout autre déplacement professionnel ne pouvant être différé. Pour justifier ces déplacements, vous devez être en possession d'un « justificatif permanent » signé par votre employeur (à télécharger à cette adresse ou à remplir sur papier libre).
Que faire si je n'ai pas d'imprimante pour imprimer l'« attestation de déplacement dérogatoire » ?
Il n'est pas nécessaire d'imprimer l'attestation. Celle-ci peut être recopiée sur papier libre, a précisé le ministre de l'intérieur, Christophe Castaner, lors d'une conférence de presse le 16 mars. En revanche, il en faut une pour chaque déplacement.
Attention : depuis le mercredi 18 mars, il n'est plus possible d'utiliser une attestation numérique : elle doit nécessairement être présentée sur papier.
Dois-je prouver où j'habite pour pouvoir sortir ?
Non. Pour le moment, l'attestation de déplacement dérogatoire et le justificatif de déplacement professionnel se font sur une base déclarative, ne nécessitant pas de justificatif de domicile.
Je ne peux pas accéder au site du ministère. A quoi doit ressembler l'« attestation de déplacement dérogatoire » ?
Vous pouvez télécharger l'attestation à cette adresse ou l'écrire sur papier libre.
Elle doit notamment comporter le texte suivant :
Attestation de déplacement dérogatoire
Je soussigné M/Mme [ ], né(e) le [ ], demeurant [ ], certifie que mon déplacement est lié au motif suivant : [au choix : déplacements entre le domicile et le lieu d'exercice de l'activité professionnelle / déplacements pour effectuer des achats de première nécessité / déplacements pour motifs de santé / déplacements pour motif familial impérieux, aide aux personnes vulnérables ou garde d'enfant / déplacements brefs, près du domicile, liés à l'activité physique individuelle des personnes et aux besoins des animaux de compagnie].
Fait à [ ] le [ ] / [ ] / 2020
[Signature]
Qu'est-ce que je risque si j'enfreins les consignes de confinement ?
Tout manquement aux règles de confinement peut être sanctionné d’une amende de 135 euros, selon un décret du ministère de l'intérieur. La police a toutefois pour consigne de faire preuve de « discernement » dans la verbalisation.
Dois-je remplir une nouvelle attestation pour chaque déplacement ?
Pour les déplacements personnels, oui : chaque « attestation de déplacement dérogatoire » doit préciser la nature du déplacement et la date. En revanche, l'attestation de votre employeur pour les déplacements professionnels est valable indéfiniment.
Puis-je sortir plusieurs fois par jour ?
Oui, si chaque déplacement est justifié. Mais n'oubliez pas que l'idée du confinement est de limiter au maximum vos mouvements pour endiguer la transmission du virus.
Qui est responsable de faire respecter le confinement ?
Environ 100 000 officiers de police et de la gendarmerie ont été mobilisés, sur les 250 000 membres des forces de sécurité, afin de réaliser des contrôles fixes et mobiles sur tout le territoire.
L'armée a-t-elle été sollicitée pour faire respecter le confinement ?
Non : contrairement aux rumeurs qui ont couru lundi 16 mars, l'armée n'a pas été mobilisée pour faire appliquer les nouvelles mesures de confinement. En revanche, elle participera à la lutte contre l'épidémie de deux manières :
Les militaires participeront au transfert par avion de certains malades entre hôpitaux pour désengorger les régions les plus touchées ;
Un « hôpital militaire de campagne » va être mis en place en Alsace dans les prochains jours pour soulager les hôpitaux débordés : ce type d'établissement de soins provisoire est généralement déployé en cas de catastrophe naturelle.
Puis-je sortir faire du sport ?
Oui : des déplacements brefs, à proximité du domicile, liés à l’activité physique individuelle des personnes, sont autorisés. Il faut veiller à avoir l'« attestation de déplacement dérogatoire » avec vous. En revanche, la pratique des sports collectifs et, plus généralement, tous les regroupements sportifs, sont interdits.
Puis-je sortir pour me promener ?
Oui, mais pas pour flâner, et seul. Seuls les « déplacements brefs », « à proximité du domicile » et « liés à l’activité physique individuelle des personnes » sont permis. A Paris et dans plusieurs grandes villes, les parcs et jardins sont d’ailleurs fermés depuis mardi pour une durée indéterminée.
Puis-je aller chez mes voisins ?
Non. Il n'y a pas de dérogation spécifique au sein des immeubles ou du voisinage, car le risque de transmission est le même que si l'on croise des personnes dans la rue.
Puis-je organiser une fête chez moi ?
Non. Le gouvernement proscrit la réception de personnes chez soi, y compris des membres de la famille proche, en dehors des membres de son foyer. Il n'est pas non plus possible d'organiser son mariage pendant le confinement ou de participer à des célébrations religieuses.
Puis-je commander à manger ?
Oui. Les restaurants et bars sont fermés, mais « les activités de vente à emporter et de livraison sont maintenues dans les restaurants et débits de boissons, avec la recommandation d’éviter tout contact », précise le gouvernement.
Si je me fais livrer (objets, colis, nourriture), dois-je tout désinfecter ?
Selon des études préliminaires rapportées par l'Organisation mondiale de la santé, le virus pourrait survivre sur certaines surfaces de plusieurs heures à plusieurs jours. Vous pouvez donc désinfecter les surfaces si vous pensez qu'elles ont été infectées. Une désinfection simple suffit, par exemple à l'eau de Javel. Néanmoins, la probabilité qu'une personne ait infecté des marchandises est faible, tout autant que de l'attraper d'un colis qui a voyagé et été exposé à des variations de températures et de conditions météorologiques.
Pourquoi les livreurs ne sont pas confinés chez eux ?
Le gouvernement a autorisé le maintien des livraisons à domicile, y compris depuis les restaurants. Cependant, le Collectif des livreurs autonomes de Paris appelle les particuliers à arrêter les commandes et estime que le maintien des livraisons fait des livreurs des « travailleurs sacrifiables ». C’est un point contesté par plusieurs salariés mais les livreurs des plates-formes comme Deliveroo ou Uber Eats sont, pour le moment, considérés comme des travailleurs indépendants, ne pouvant prétendre au chômage partiel.
Dans le cadre du fonds de solidarité mis en place par l’exécutif, les indépendants peuvent solliciter une aide forfaitaire de 1 500 euros s’ils entrent dans la catégorie des activités touchées par une fermeture administrative ou encore si leur activité accuse un recul d’activité équivalent à 70 % de leur chiffre d’affaires.
Tant que les livraisons ne sont pas interdites et que les commandes ne baissent pas, les livreurs ne peuvent donc, en théorie, être indemnisés. Dans le cas particulier où leurs livreurs seraient infectés ou en quarantaine, Uber et Deliveroo ont annoncé qu’ils seraient indemnisés.
Quels sont les magasins qui restent ouverts ?
L'arrêté du 15 mars autorise le maintien d'une quarantaine d'activités. Parmi celles-ci, les différents commerces d'alimentation, les banques, les garages, les boutiques de vente et réparation de pièces automobiles, de cycles et d'ordinateurs, les fournisseurs agricoles, les agences de travail temporaire, les assurances, les services funéraires et les blanchisseries-teintureries.
Puis-je sortir avec mes enfants ? mon conjoint ?
Le gouvernement autorise « les sorties indispensables à l’équilibre des enfants » à proximité du domicile, à condition que soient respectés les gestes barrières et en évitant tout rassemblement, notamment avec d’autres familles ou d’autres enfants. D’une manière générale, les sorties sont déconseillées sauf pour de l’exercice individuel et nécessitent une attestation de déplacement dérogatoire. Mon conjoint et mes enfants ne peuvent pas sortir si je suis malade.
Puis-je prendre les transports (train, avion, voiture) ?
Oui, mais pas pour ses loisirs ou vacances : les déplacements hors de son domicile sont autorisés uniquement pour l'un des motifs de dérogation arrêtés par le gouvernement, et une attestation est nécessaire.
De toute façon, les possibilités de voyager sont drastiquement réduites :
Les voyages hors de l'espace Schengen sont suspendus.
Plusieurs pays européens ont fermé leurs frontières avec la France, comme la Suisse (sauf pour les frontaliers) ou la République tchèque.
Les compagnies aériennes et ferroviaires ont largement réduit leurs trajets.
Les déplacements transfrontaliers sont-ils possibles ?
Cela dépend vers où. Les frontières extérieures de l'espace Schengen (composé de 26 pays européens) sont fermées aux personnes depuis mardi 17 mars midi, il est donc par exemple impossible de voyager au Royaume-Uni.
Au sein de l'espace Schengen, les déplacements sont théoriquement possibles, sauf avec les pays qui ont fermé leurs frontières avec la France (Allemagne, Suisse pour les non-transfrontaliers, République tchèque...).
En revanche, la circulation des biens et marchandises se poursuit à peu près normalement.
Si je sors, dois-je mettre un masque ?
Si vous n'êtes pas malade, le port d'un masque n'est pas recommandé. Celui-ci est en effet jugé contraignant et moins efficace que le respect des gestes barrière – distance et absence de contacts entre personnes, toux orientée vers le coude, lavage régulier des mains. Le seul cas reconnu par les autorités est le suivant : si je suis testé positif ou si je suis diagnostiqué cliniquement, et que j’ai un rendez-vous médical indispensable, je porte un masque pour m’y rendre.
Puis-je fabriquer moi-même un masque ?
Des dizaines de tutoriels et de patrons circulent sur les réseaux sociaux, en tissu, en papier... Toutefois, l'usage d'un masque n'est pas recommandé si vous n'avez pas de symptômes. Les masques sont réservés aux malades et aux personnels soignants, avec des spécificités pour chaque type de masque, qui répondent à des normes très strictes que vous ne serez pas forcément en mesure de respecter.
Nous vivons à plusieurs (famille, couple, colocation) : est-il utile de limiter les contacts à l'intérieur du foyer ?
La probabilité qu’une personne qui serait infectée contamine les autres habitants du foyer est extrêmement forte. Toutefois, vous pouvez prendre des précautions, comme l’a conseillé sur France Inter la virologue et médiatrice scientifique Tania Louis. Il s’agit des « gestes barrières » valables ailleurs : se laver les mains, tousser dans son coude, nettoyer des surfaces les plus utilisées, voire, si vos suspicions sont fortes, ne pas partager des repas et utiliser des salles de bain différentes, si vous le pouvez.
Je n'habite pas avec mon compagnon ou ma compagne. Puis-je aller le (la) voir ?
Non, à moins qu'il s'agisse d'une personne vulnérable ou que cela concerne la garde de vos enfants. Le cas échéant, il faudra vous munir de votre « attestation de déplacement dérogatoire » (à télécharger à cette adresse ou à remplir sur papier libre).
Mes parents sont âgés : puis-je leur rendre visite ?
Si l'état de vos parents le nécessite, oui : « l’assistance aux personnes vulnérables » fait partie des motifs de dérogation au confinement. Il faudra alors vous munir de votre « attestation de déplacement dérogatoire » (à télécharger à cette adresse ou à remplir sur papier libre). Gardez toutefois en tête que plus vous vous déplacez, plus vous augmentez le risque de transmission de l'épidémie, pour vous, vos proches, sutout s'ils sont âgés et pour le reste de la population.
Mes parents sont âgés : puis-je les ramener chez moi ?
Si l'état de vos parents le nécessite, oui : « l’assistance aux personnes vulnérables » fait partie des motifs de dérogation au confinement. Les médecins déconseillent toutefois de déplacer les personnes âgées fragiles : elles risquent de perdre leurs repères, et vous risquez de leur transmettre le virus.
Y a-t-il un couvre-feu imposé après 18 heures ?
Non, contrairement à ce qu'ont proféré des centaines de messages diffusés notamment par le biais de WhatsApp, aucun couvre-feu n'a été mis en place. Les règles de confinement sont les mêmes quelle que soit l'heure de la journée : seuls les déplacements indispensables sont autorisés.
Puis-je aller faire mon plein d'essence ?
A priori, oui : les stations-service restent ouvertes, rien ne s'oppose à ce que vous alliez acheter du carburant si vous entrez dans le cadre des dérogations pour les déplacements personnels ou professionnels. Veillez toutefois à vous munir de votre « attestation de déplacement dérogatoire » ou de votre justificatif professionnel.
Puis-je aller à la pharmacie, chez le médecin ou le dentiste ?
Oui, mais seulement si c'est nécessaire pour votre santé. Les dentistes ont par exemple pour consigne de repousser toutes les interventions non urgentes.
Si vous le pouvez (et en particulier si vous avez des symptômes du Covid-2019), consultez au préalable votre médecin par téléphone ou par Internet. Si vous devez quand même vous rendre chez votre médecin, munissez-vous de votre « attestation de déplacement dérogatoire » (à télécharger à cette adresse ou à remplir sur papier libre).
Si vous pensez être atteint du Covid-2019 et développez des symptômes graves comme des difficultés respiratoires, appelez directement le Samu (15).
Puis-je continuer à aller à des rendez-vous avec mon psy ?
Si votre « psy » est psychiatre, oui, car les déplacements pour motif de santé sont permis. Si votre « psy » est psychanalyste ou psychologue, le motif de santé sera plus difficile à défendre car ces derniers ne sont pas médecins.
Par ailleurs, il est fort probable que votre médecin spécialiste (comme c’est le cas pour de nombreux professionnels de santé) ait décidé d’annuler tous ses rendez-vous pendant la période de confinement. Peut-être propose-t-il des consultations vidéo, pour se conformer aux restrictions de déplacement.
Serais-je plus en sécurité à la campagne ?
Non. Vous serez certes, en principe, moins facilement exposé au virus dans une région peu peuplée que dans une métropole où la propagation est plus rapide. Mais vous pouvez vous-même être porteur asymptomatique ou en phase d'incubation et répandre le virus dans un désert médical où les infrastructures hospitalières régionales limitées seront beaucoup plus vite débordées.
Puis-je partir m'installer à la campagne ou dans ma résidence secondaire ?
Théoriquement, non. Le fait de changer de domicile ne fait pas partie des motifs de dérogation au confinement prévus par le gouvernement. Sauf si cela a un impact sur votre santé, la garde de vos enfants ou l'assistance à des personnes vulnérables de votre famille.
Dois-je désinfecter mes clés et mon téléphone ?
S'il est acquis que le virus responsable du Covid-19 peut survivre jusqu'à une petite dizaine de jours sur un objet, les différentes études n'ont pas encore permis de conclure que ces derniers pouvaient être vecteurs de transmission. Dans le doute, les autorités sanitaires de plusieurs pays, comme les Etats-Unis et la Corée du Sud, recommandent de désinfecter au savon ou à l'eau de Javel les surfaces porteuses contaminables, prioritairement les cuvettes de W.-C. et les robinets.
Je dois déménager dans les deux prochaines semaines. Est-ce possible ?
Probablement pas, pour deux raisons :
le déménagement n'entre pas dans les motifs de dérogation au confinement prévus par le gouvernement. Vous risqueriez donc une amende.
Si vous comptiez faire appel à un déménageur professionnel, il est possible qu'il cesse son activité pendant le confinement. C'est en tout cas la recommandation qu'a faite la chambre syndicale du déménagement à toutes les entreprises du secteur.
Si vous avez déjà déposé votre préavis de départ, il existe un flou juridique : l'idéal est de se mettre d'accord à l'amiable avec votre propriétaire pour le repousser. Sachez, en tout cas, que vous ne pourrez pas être expulsé de votre logement avant le 31 mai, car la trêve hivernale a été repoussée de deux mois.
Je suis enseignant. Ai-je le droit de télétravailler ?
Si tous les établissements scolaires sont fermés depuis lundi 16 mars, de nombreux professeurs ont reçu des consignes contradictoires sur l'opportunité de se rendre quand même physiquement au travail. Après clarification du ministère de l'éducation nationale, le dispositif est officiellement le suivant :
L'immense majorité des enseignants restent chez eux en télétravail pour assurer leurs cours à distance.
Les enseignants volontaires peuvent se rendre dans les établissements pour assurer un « service minimum », en accueillant les enfants que les personnels de santé mobilisés contre l'épidémie ne peuvent pas faire garder. « Le but n’est pas de faire venir beaucoup de professeurs », précise-t-on au ministère. Sur une « équipe pédagogique de soixante-dix [adultes], cinq ou six » pourraient suffire.
Dans les deux cas, les professeurs conserveront leur salaire habituel.
J'emploie une personne à domicile pour le ménage ou la garde de mes enfants. Peut-elle continuer à venir ? Dois-je la payer ?
Si vous êtes infecté ou à l’isolement, vous ne pouvez pas demander à votre employé de venir travailler, explique la Fédération des particuliers employeurs. En revanche, vous devez maintenir sa rémunération.
Si vous n’êtes ni malade ni à risque, vous pouvez demander à votre employé de venir travailler en respectant les « gestes barrières ». Si votre employé refuse de se déplacer à votre domicile, vous n’êtes pas obligé de maintenir son salaire, même si rien ne vous empêche de faire preuve de compréhension. Dans le cas des assistances maternelles, vous pouvez activer un dispositif de chômage partiel pour leur permettre de conserver leur salaire (vous ne déboursez que 80 % du salaire, qui vous sera remboursé par l’Etat).
Si votre employé est infecté ou à l’isolement, il sera indemnisé par l’assurance-maladie.
Attention, le dispositif peut encore changer : le groupe Chèque emploi service universel (Cesu) a prévenu lundi 16 mars que des mesures d’accompagnement étaient en cours d’élaboration.
Je ne peux pas télétravailler. Vais-je toucher mon salaire?
Votre employeur est tenu de maintenir votre salaire et de prendre toutes les dispositions possibles pour que vous puissez exercer votre profession, de préférence en télétravail. Si ce dernier se révèle impossible à mettre en place, vous êtes autorisé à vous rendre sur votre lieu de travail en vous munissant d'une attestation de déplacement dérogatoire.
Par ailleurs, l'Etat a étendu le dispositif de chômage partiel si votre entreprise ne peut poursuivre son activité en raison des restrictions.
Que deviennent les personnes sans abri ?
ll n’y a officiellement pas de dérogation pour les sans-abri, qui ne peuvent, par définition, pas se confiner chez eux. Deux mesures ont toutefois été annoncées :
Le report de la fin de la trêve hivernale : personne ne pourra être expulsé de son logement avant le 31 mai, au lieu du 31 mars habituellement.
Emmanuel Macron a annoncé une coordination du gouvernement avec « les grandes associations » et les services des collectivités pour nourrir, loger et protéger « les plus précaires », « les plus démunis » et « les personnes isolées ».
Mon employeur ne veut pas me laisser télétravailler : dois-je me rendre au bureau ?
Le syndicat CFDT rappelle que c’est à l’employeur que revient le dernier mot concernant le télétravail, et que celui-ci est dans son droit de le refuser, même en cas d’épidémie. L’employé qui refuserait de retourner sur son lieu de travail pourrait faire valoir son droit de retrait, de préférence par écrit. Attention toutefois, souligne la CFDT : il faut être en mesure de prouver qu’il existe un risque de contamination propre à l’exercice de votre métier, et non à la situation générale, sans quoi un tribunal peut estimer que vous avez abusé de ce droit et justifier une retenue de salaire ou une sanction disciplinaire. La pertinence du droit de retrait s’évalue au cas par cas.
Dans son allocution, Emmanuel Macron a appelé toutes les entreprises à « s’organiser pour faciliter le travail à distance » – ou, à défaut, à adapter leur organisation pour faire respecter les « gestes barrières » contre le virus.
face à l'épidémie de Covid-19Que se passe-t-il si je rencontre des problèmes d'électricité ou de plomberie ?
Le ministère de l’intérieur a fait savoir, mardi 17 mars, que les chantiers non urgents devaient être repoussés. Seules sont autorisées les « interventions urgentes de plombiers, électriciens, etc. » Par ailleurs, les quincailleries font partie des magasins autorisés à ouvrir pendant le confinement (présentes sous le libellé « commerce de détail de matériaux de construction, quincaillerie, peintures et verres en magasin spécialisé » dans l’arrêté publié le 16 mars au Journal officiel).
sources : lemonde.fr