"Daytonaaaaaaaaaa... Rolllliiinnng... STAAAAAAAAAAAAART !"

Je me demande sérieusement qui n'a jamais joué à ce grand classique de l'arcade. N'importe qui, du joueur occasionnel quand y a un Buffalo ou une fête foraine à portée de main, au puriste qui a la borne chez lui (mon rêve), tout le monde a un jour joué à Daytona USA.

Mais peut-être que certains d'entre vous connaissent mal la série ? Okay, c'est parti pour une review de la série.

1993-1994: L'avènement d'un monstre de l'arcade.
Daytona USA sort au Japon en 1993, puis en 1994 autour du monde libellé "Worldwide revision". Pratiquement aucune différence entre les deux (si ce n'est l'IA d'une voiture qui a été modifiée, trop aggressive selon les développeurs). Le principe est simple, c'est du stock-car, imitant "à la japonaise" (c'est-à-dire graphiquement, fidèlement -enfin pour l'époque-, mais un peu naïvement) les principes du stock-car.

Le gameplay est tout simple, mais riche en émotions (pour faire un élevage d'adrénaline, c'est bien aussi). Mettez votre crédit, appuyez sur start, choisissez circuit, transmission, et "Gentlemen, START YOUR ENGIIIINES !", et on vous lâche au choix sur un ovale avec 39 excités, sur un circuit moyennement difficile avec 19 pas sympas, ou sur un circuit monstrueux avec 29 timbrés. Le but est de finir la course dans le temps imparti, bien évidemment, le plus haut placé possible.

Un tel hit arcade, sur la naissante Model 2, a évidemment incité SEGA à porter Daytona USA sur nos consoles.
A noter qu'en 1995, une édition spéciale de Daytona USA a été produite, il s'agit d'une Limited Edition avec une borne refondue. Au Japon, elle est appelée Limited Edition, tandis que chez nous, c'est la Special Edition (et elle est sortie en 1996).

1995-1996: "The Arcade Feelings... At home !"

Ca, c'était ce que prétendait la pub pour la Sega Saturn. Eh bien justement, parlons-en, de ce port console de ce qui est vraisemblablement le jeu arcade au succès le plus grand que je connaisse. Si, sur la Model 2, vous aviez un magnifique 60 FPS (images par seconde) sans bavure, sur la Saturn, c'est pas joli joli. Des graphismes légèrement épurés, un 20 FPS vraiment moyen, et (mais il faut être un tant soit peu connaisseur) une bande son légèrement différente (la Saturn avait la qualité CD, la Model 2 avait elle une qualité du style synthétiseur, on aime ou on aime pas).
Bref, le port Saturn ne semblait pas avoir grand chose de particulier sur le plan technique, sinon des défauts. Mais...

...il y a ce que j'appelle l'Effet Daytona. C'est comme sur arcade d'un point de vue particulier: on ne s'en lasse JAMAIS. C'est LE jeu qui reste innocemment dans votre ludothèque, pour que vous y jouiez encore, et encore, et encore, toujours avec ce même appétit, cette même envie de gagner. Comme. Si. Vous. Y. Etiez.
Je ne connais que très peu de jeux qui ont un effet similaire aussi fort...
Même chose en 1996 pour Windows. Le port est strictement le même, avec le même clipping, les mêmes 20 FPS, le même tout, à part que c'est sur PC.

1996-1997:Une suite ? Pas vraiment. Un remake ? Plutôt, oui!
Sur Saturn d'abord, arrive, par Hitmaker (ex AM3, concepteurs de Sega Rally), Daytona USA Championship Circuit Edition. Là, vous prenez le moteur de Sega Rally, vous mettez des stock-cars refondus, et vous avez Daytona CCE. Avec deux nouveaux circuits, huit voitures inédites (plus trois cachées), des améliorations graphiques sensibles, et un solide 30 FPS, Daytona CCE a tout pour plaire.

Enfin... ouais, tout, presque quoi. Y a encore des problèmes. D'abord, plus possible de faire de vrais powerslides (dérapages semi-fantaisistes consistant à freiner et à accélérer en même temps dans un virage, tout en tournant dans la direction voulue, afin de mieux prendre la courbe). Les dérapages sont mous, le bruit de moteur est le même alors que toutes les voitures sont différentes, et surtout, il n'y a que les voitures jouables qui semblent bénéficier d'un lifting.

L'IA a des voitures PLUS MOCHES que ce qu'on avait sur le précédent Daytona, elles se ressemblent toutes, y a plus aucun charme. Metalart m'a confié ceci:

Citation :

On a vraiment l'impression de dépasser tout le temps les mêmes voitures ! Il n'y a que la couleur qui les différencie...

Un détail qui tue, et ça se répercute sur toutes les voitures: les détails sur le flanc gauche sont en "miroir" sur le flanc droite. Ce qui fait que vous verrez à gauche par exemple le "19" dans le bon sens, mais sur la droite, vous verrez le "19" comme si vous regardiez dans un miroir. Dommage, dommage.

Niveau bande-son, tout est remixé façon Rock FM, et plus de voix (ouf, plus de japonais qui chante faux en anglais).
Sur PC, même tarif avec un circuit inédit (que je trouve particulièrement difficile, enfin un challenge !). Rien de bien neuf si ce n'est que la version PC s'appelle Daytona USA Deluxe.

En bref, CCE se révèle mieux sur certains points, et moins bien sur d'autres, mais personnellement, je trouve CCE un peu faible. Peut-être plus que l'original.

1998: Sortie d'une suite absolument géniale
Daytona USA 2 ! Oui, sur Model 3. Les mecs de Lockheed Martin (qui développent les chipsets de la Model 3) se sont surpassés. 1 million de polygones par seconde, toujours cette suprême fluidité de 60 FPS, mais aussi et surtout, des graphismes qui feraient penser à Gran Turismo 4: Un chef d'oeuvre de pointillisme.

Oui, j'ai l'air de prendre parti, surtout qu'à mes yeux DU2 est infiniment plus solide que le premier, mais techniquement, il y a de quoi. Fini les bandes-sons (certes, mémorables) simplistes avec Takenobu Mitsuyoshi qui chante comme... euh... une tapette. Là, la bande-son, c'est du vrai rock, avec des membres du groupe Winger pour les instruments (ils étaients en haut du Top 50 aux USA à l'époque), et un vocaliste à la voix bien faite: Dennis st. James.
Le gameplay est resté le même, à une différence. Cette fois, vous avez le choix entre trois voitures: Une adaptée aux débutants, qui dérape mal, mais qui tient bien les virages, vitesse max assez peu élevée. Une autre pour les intermédiaires, qui se débrouille bien partout, en drift, virages et vitesses max (en bref, la voiture bien pour tout joueur), et la voiture du puriste, celle qui oblige à déraper, qui va super vite, bref, pour des joueurs comme moi.

Là encore, trois circuits: un ovale dans un magnifique dôme (sensé préserver l'environnement, quel paradoxe ), un circuit un peu traître dans un gigantesque parc d'attractions, et un circuit diablesque, fidèle successeur de DU1: à travers toute une ville.
Que du bonheur, DU2 est une suite parfaite, ajoutez à ça un générateur de dégâts mieux fait que sur n'importe quel autre jeu: il n'y a pas de modèles 3D avec séparément "intact" et "endommagé" à l'instar de GTA San Andreas, mais plutôt des dégâts progressifs, réellement adaptés à vos chocs, à la manière de GTA IV. Un jeu en avance sur son temps, je suppose...

Quelques mois plus tard en 1998 sort la version Power Edition. Alors là, si vous étiez un fan inconditionnel de DU1, et que vous recherchez du neuf tout en restant accroché à vos racines Model-deuxiennes, ne cherchez pas, vous avez tout là ! L'ovale est devenu un vrai circuit de stock-car, qui ressemble vraiment au vrai Daytona International Speedway, et qui du coup rapproche sa similarité avec le Three Seven Speedway (l'ovale de DU1). Mais le top du top, c'est le retour de la voiture de DU1 : La Hornet ! Si ses stats sont plus faibles que la voiture de niveau Easy en termes de vitesse max, vous ne trouverez pas mieux pour le drift. Notez que si elle est refondue graphiquement pour correspondre à la Model 3, elle se contrôle EXACTEMENT comme sur Daytona USA premier du nom. Je dis bien: EXACTEMENT. J'ai fait le test, je peux vous garantir que la différence n'est que graphique. Parole !

Mais...
2001: Daytona tombait dans l'oubli jusqu'alors
Les possesseurs de la défunte dame blanche, AKA la Dreamcast, auront certainement connu le remake final de Daytona: Daytona USA 2001. Oui, c'est à un remake qu'on a eu droit et pas un port de DU2 (désespoir), mais en termes de graphismes, je peux croire que c'est tout aussi solide (joie). La Dreamcast fait tourner cette beauté à 50 FPS (si vous êtes européen, aux USA ce sera 60), la Hornet est de retour, et elle est refondue, accompagnée de quelques autres voitures (plus pas mal à débloquer). Tous les circuits d'avant sont de retour (exclu: ceux de DU2, le circuit exclusif de Deluxe), plus trois inédits.

Gameplay, c'est très particulier. Si vous jouez au pad, vous sentirez que la voiture va réagir au MOINDRE mouvement. Va falloir lurker dans les options... mais avec le volant... là, je veux vraiment croire à Arcade at Home ! Ca marche à merveille ! Comme si le jeu était fait pour le volant. Dommage, tout le monde ne peut pas se payer un volant Dreamcast. :/
Niveau son, le chanteur débile est de retour, mais on a au moins droit à des remixes bien foutus pour les trois circuits originaux. Pour le reste, ce sont des musiques non moins originales (sans paroles ce coup-là). On va pas se plaindre non plus des effets sonores, c'est réaliste de ce côté-là.
Il est dorénavant possible de régler le nombre de tours, de voitures sur le circuit, il est possible de changer la peinture, ainsi que le type de pneus.
Mais DU2001 n'est plus, à cause d'attraits trop techniques, un jeu arcadeux. Non, là, ce qui est dommage, c'est que l'effet Daytona n'est pas vraiment au rendez-vous. Je suis un fan inconditionnel, mais il faut aimer le jeu et le jeu lui-même pour vraiment penser qu'il est sans reproches...

DU2001 est le dernier jeu Daytona. Mais...

2007: On a frôlé le bonheur, et on s'est calmés ensuite

Vous connaissez Sega Racing Studio ? Ils sont à l'origine du dernier Sega Rally. Ils avaient fait courir une rumeur qui disait que Daytona serait de retour. Ca en a fait baver pas mal, mais SRS a mis la clé sous la porte en 2008. Si Sega Rally avait pas vendu aussi mal...

Voilà. J'ajouterai que CodeMasters a acheté SRS, tout leur personnel a contribué à la réalisation de Grid Racedriver, et participera à leur premier jeu de F1 pour 2009.
Mon dernier très mince espoir réside dans les mails que je continue encore et encore à envoyer au service mail de Codemasters, leur disant que je veux voir un Daytona USA 3 dans ma console... mais bon.

Comme on dit, un jeu est éternel quand il a des fans. Je dois bien être le premier à avoir lancé une fandom sur Daytona USA, d'ailleurs: le Daytona USA Universe. Mais là, on sort du contexte.

Voilà, c'est la fin de mon dossier, j'espère qu'il vous a plu, il a été écrit avec la passion du fan incontesté que je suis. Et comme je le disais: "Daytona USA ne mourra pas parce que Daytona USA a des fans."